
Un mois jour pour jour que « le warrior » est mort, c’est une ère d’incertitudes qui s’ouvre aussi bien pour le Tchad. Mais au-delà du pays de François Tombalbaye, c’est tout le « Sahélistan » qui a du souci à se faire avec la disparition du Maréchal du Tchad.
On pourrait l’aimer ou le détester à souhait, mais une chose est incontestable, “Super Déby”, “Kingué”, “Alberto” était de loin, le soldat le plus vaillant du G5 Sahel. Un précieux allié donc des armées de la ligne de front dans la lutte contre le terrorisme et de la Force Barkhane dont le QG se trouve à N’Djamena. Ce n’est donc pas un hasard si ses troupes ont payé le plus lourd tribut dans la guerre contre les djihadistes au Mali. Récemment encore, après le Sommet du G5 Sahel tenu dans la capitale tchadienne en février dernier, il avait de nouveau envoyé un millier de ses combattants dans la zone dite des « Trois frontières », où sévit l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). Et ce n’est pas un hasard non plus si le président français Emmanuel Macron a réagi à cette mort brutale en parlant de perte « d’un ami courageux qui a œuvré pour la stabilité de la région ».
Pour tout dire, malgré le lourd passif démocratique mais aussi économique qu’il lègue, malgré cette transition qui s’annonce difficile, il faut rendre à Déby ce qui est à Déby. Et prier par la même occasion pour que le Tchad ne sombre pas dans le chaos. Car, si après le grand bazar qu’est devenue la Libye cela devait arriver, ce serait tout le Sahel et le Bassin du lac Tchad qui seraient submergés. Et contre pareille éventualité apocalyptique, on peut compter sur Paris qui œuvrera en sous-main pour encadrer cette période de transition délicate qui commence jusqu’à son aboutissement mais surtout jusqu’à l’organisation du forum inclusif qui réunira tous les Tchadiens de quatre coins.