Coupure d’internet : deux avocats appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités en mainCoupure d’internet : deux avocats appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités en main

User icon Par Ibrahim Adam
Me Mawell Loalngar, Président de la LTDH (à gauche) et Me Frédéric Nanadjingué.

Plus de dix jours après la restriction des réseaux sociaux dans la capitale tchadienne et la coupure d’internet dans l’arrière, les avocats Me Frédéric Nanadjingué et Maxwell Loalngar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) ont fait une communication conjointe pour appeler le gouvernement à son engagement d’assurer la liberté d’expression et de communication et les opérateurs de téléphonie de mobile à leur devoir de loyauté envers leurs clients.

Au Tchad, ces dernières années, la restriction aux réseaux sociaux et la coupure d’internet est un secret de polichinelle. Ces coupures d’internet et restrictions aux réseaux sociaux qui constituent une violation de la liberté d’expression et de communication, portent aussi atteinte à la loi n°005/PR/2015 portant protection du consommateur tchadien. Comment comprendre que des institutions comme les agences nationales de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE) et de sécurité (ANS), censées réguler, contrôler la sécurité électronique et celle des personnes, très futées pour des investigations n’arrivent-elles pas contrôler l’internet pour qu’un poignet de personnes puissent véhiculer les messages de haine entraînant la restriction aux réseaux sociaux à N’Djaména et la coupure d’internet dans le Tchad profond ?

Ce qui est incompréhensible pour les deux avocats de défense des droits humains, est que le Tchad dispose des mécanismes de protection des individus ou communauté d’individus contre les atteintes diverses causées aux moyens de technologies de l’information alors pourquoi couper l’internet, le véritable moyen de communication, de commerce, etc. ? « Il existe toute une série d’infractions pénales et de procédures aux fins des poursuites judiciaires ; qu’il s’agisse d’incitation à la haine raciale, ethnique, tribale, religieuse, d’apologie du terrorisme, d’atteinte à la vie privée ou d’usurpation de titre. Nous estimons qu’il est possible à ce jour, d’identifier cette poignée d’individus, auteurs des messages de haine à travers ANSICE et ANS. Cependant, en lieu et place de leur identification, le gouvernement a arbitrairement décidé de ladite mesure hautement impopulaire », regrette Me Frédéric Nanadjingué.  

Me Maxwell Loalngar d’interpeller le gouvernement à prendre ses responsabilités face à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux par l’entremise de l’ANSICE et l’ANS et l’appareil judiciaire plutôt que de priver tous les citoyens quant à la jouissance de leur droit et de liberté fondamentaux en ce temps de Covid-19 où communiquer entre les proches dispersés par les diverses mesures barrières est devenu une nécessité impérieuse.