Clando, le métier des diplômés sans emploiClando, le métier des diplômés sans emploi

User icon Par Ibrahim Adam

En 2013, le gouvernement tchadien a interdit la circulation à N’Djamena des motos taxis communément appelés “Clandos”. D’après le ministre de l’intérieur de l’époque Tchonaï Elimi Hassane, des forces de l’ordre auraient intercepté un clandoman transportant des engins explosifs. C’est donc pour des raisons de sécurité que cette décision interdisant la circulation des Clandos en centre ville de N’Djamena avait été prise.

En dépit de son interdiction, le Clando circule toujours à N’Djamena, car il reste un moyen indispensable de transport dans la ville, mais sans visage ni queue. N’ayant pas trouvé un lendemain meilleur, les jeunes n’ont pas tourné dos au métier. Ils continuent leur périple en quête du pain, mais de manière officieuse. Autrefois, le métier était encadré. Les clandomen disposaient d’un syndicat et chaque Clandoman avait un numéro matricule et une tenue (un gilet de couleur jaune).

Aujourd’hui Il y a plus de clandos qu’en 2013

De nos jours, le métier a davantage pris de l’ampleur. Il y a plus des Clandos qu’en 2013, en raison du nombre important des jeunes chômeurs qui ont essaimé vers le métier. Ces jeunes abandonnés à leur triste sort ont trouvé refuge dans le Clando qui leur permet de joindre les deux bouts.
C’est devenu presque le métier des diplômés sans emploi. Vous trouverez des détenteurs de licence, Master entre autres entrain de faire du Clando.
Mais il est difficile de nos jours de distinguer le Clandoman au simple motocycliste du simple fait qu’il n’y a plus un insigne qui peut différencier et identifier le Clandoman d’un motocycliste lamnda. . Alors tout le monde est Clando, ou peut le faire.
Il suffit que vous soyez à court d’essence ou d’argent de poche, et que vous décidez de faire un tour en ville, klaxonner aux gens susceptibles de chercher un Clandoman et l’affaire est réglée. Vous pouvez valider votre journée avec.
Cela nous amène à se poser des questions : est-ce que c’est bien cette manière de faire ou il faut revenir à l’ancienne en officialisant le métier ? Quels sont les risques à courir avec ce qui se passe actuellement où tout le monde et n’importe qui peut se déguiser en Clandoman ? Pourquoi ne pas officialiser la reconnaissance des motos-taxis alors que le gouvernement reconnaît son existence ? Car il y a quelques mois, le gouvernement voulait réglementer la circulation des motos-taxis dans le cadre de la lutte contre la délinquance, en limitant la circulation des clandos de 5h à 23 heures.

Mahamat Kally