
Chaque jour que Dieu fait, l’on assiste à des cas d’accidents liés à une mauvaise conduite des engins dans la capitale tchadienne. Entre l’incivisme des conducteurs et le laxisme des policiers chargés de réguler la circulation, ce sont les piétons, les cyclistes et des milliers de familles qui sont endeuillées à cause de la méconnaissance du code de la route.
Conduire à N’Djamena, c’est mettre sa vie en péril. Que l’on soit piéton ou cycliste, le risque de se faire renverser est très élevé. La majorité de ceux ou celles qui conduisent, n’ont aucune notion élémentaire de conduite des engins. En effet, quelques usagers que nous avons interrogés disent que la plupart des gens qui conduisent à N’Djamena n’ont pas bien assimilé leur formation en code de la route et conduite automobile. « Le problème du respect du code de la route demeure un sujet à problème dans notre pays. Les règles élémentaires tels que ne jamais doubler un autre engin à droite, garder une distance de 30 cm, etc., sont foulées au pied par les conducteurs », lance Djimadoum, un étudiant de son état. Malgré la densité de la circulation causée par la restriction des voies, certains conducteurs roulent à tombeau ouvert. Ils ne respectent pas les rares feux tricolores qui sont sur certains carrefours de la ville. Ce désordre est lié non seulement à l’analphabétisme de la population mais aussi, à l’incivisme des conducteurs. « Lors d’une circulation bien que tu mets un clignotant, il faut accompagner par le bras sinon, l’autre qui arrive par derrière peut facilement te ramasser et ensuite, t’accuser que c’est toi le fautif. En plus de cela, il existe de passage pour piéton mais les gens font semblant et du coup, ils obstruent le passage. Ce qui occasionne la plupart des accidents que nous voyons dans la ville », souligne Clémence, une femme d’affaires au quartier kabalaye.
La défaillance des agents de la BCR et de la mairie décriée
Si les usagers sont les premiers à être pointés du doigt, la Mairie et la police nationale chargée de réglementer la circulation dans les grandes artères ne sont pas du reste. Comment peut-on comprendre qu’une grande capitale comme N’Djamena, ne dispose pas des feux tricolores qui fonctionnent normalement? La mairie est-elle incapable de réparer ces panneaux afin de remettre de l’ordre dans la manière de conduire des tchadiens ? Ce sont autant des interrogations que bon nombre de tchadiennes victimes de la mauvaise conduite se posent. « C’est vraiment écœurant de voir que la mairie n’est pas à mesure de réparer les feux tricolores dans nos artères qui sont en panne. C’est comme si le fait d’acheter ces panneaux dépasse la réparation », remarque Djibrine, un enseignant. Dans le même sillage, Zoe, pour sa part exhorte le gouvernement à éduquer la population dans ce sens mais aussi, d’aller en guerre contre ces récalcitrants. Il faut que le gouvernement mène une vraie campagne au sein de la population à ce sujet. Il doit sensibiliser et ensuite, verbaliser les récidivistes », déclare-t-il.