Depuis le début de l’année 2020, le Contrôle Financier n’a reçu que 31 dossiers de la Direction de la Dette Publique dont seulement quatre (4) seraient authentiques. Le reste, selon le document que nous avons consulté, c’est soit sans procès-verbal de réception, qui est la pièce maîtresse pour la liquidation de toute dépense publique après engagement, soit un seul procès-verbal de réception signé sans les noms des membres de la Commission de réception, soit des marchés surfacturés, soit des montants des engagements non conformes aux montants prévus sur la facture ou les marchés, soit encore un montant des décomptes certifiés des marchés non conformes des marchés au montant engagé par la Direction de la Dette Publique. Aussi, ajoute le document, des contrats non signés par le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin qui se retrouvent à la Direction de la Dette Publique. Certains marchés sont non enregistrés à la Direction des Domaines et beaucoup de dossiers sont sans pièces justificatives et donc fictifs. Sur un total de 5 075 533 401 de francs CFA, le montant des engagements sans procès-verbal ou des procès-verbaux non conformes est de 2 172 385 514 francs CFA. Les marchés non enregistrés au domaine est de 1 470 710 600 francs CFA. Les marchés sous évalués est de plus de 300 millions de francs CFA et ceux sans pièces justificatives sont de 587 525 559 francs CFA. Les dossiers authentiques: 497 099 573 francs CFA.
Dans le seul souci d’amortir la dette intérieure, l’Etat a recruté un cabinet d’audit qui avait pour la seule mission le recensement de celle-ci et son évaluation afin d’en connaître le volume. Par ailleurs, le Contrôle Financier qui assure la vice-présidence de la commission technique d’évaluation de la dette n’a jusqu’à ce jour ni reçu, ni paraphé le document. Aussi apprend-on que les dossiers de la Direction de la Dette seraient transférés directement à la Direction du Trésor Public pour le paiement. Ainsi, par cette procédure, plus de 30 milliards de francs CFA ont été déjà payés en dépenses avant ordonnancement (DAO), parmi lesquels une grande partie des dossiers irréguliers dont les montants énumérés. Ce qui n’est pas du tout normal, dans la mesure où il n’y a pas d’urgence pour payer les dossiers de la dette intérieure en DAO sous prétexte qu’ils ont été validés par le cabinet d’audit. Et le Contrôle Financier d’interpeller les plus hautes autorités sur le risque que court le Trésor Public à payer des faux marchés s’ils ne sont pas soumis à priori par ce dernier.
Selon le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, les regies financières ont atteint leurs objectifs déjà en octobre 2020. Les 2 mois suivants c’était du bonus. « Pour ce qui est des dépenses fictives, j’attends la lettre de l’IGE à ce sujet pour demander aux banques qui ont payé lesdites dettes pour les annuler. Sinon les banques ont présenté des dépenses, les services ont contrôlé et marqué leur accord après quoi il a été accepté que les banques les paient et que l’État rembourse sur 9 ans a partir de 2021. Le trésor ne déboursant pas 1 franc d’ici là », informe-t-il.
Sabre Na-ideyam