Boycott de la réouverture des écoles en BirmanieBoycott de la réouverture des écoles en Birmanie

User icon Par Ibrahim Adam

Les écoles étaient censées rouvrir le mardi 1er juin. Mais les enseignants et élèves ont décidé de boycotter massivement sa réouverture dans un contexte de contestation populaire, contre la junte militaire accusée de répressions.

En Birmanie, plusieurs milliers de professeurs et d’élèves sont descendus dans les rues pour boycotter la réouverture des écoles, le mardi 1er juin dernier, selon nos confrères de l’AFP. Cela intervient dans un contexte politique instable, en réaction au coup d’Etat qui a eu lieu début février. Ces manifestations sont très suivies et visent aussi à dénoncer les répressions des civils qui ont eu lieu dans le pays, après le putsch qui a mis fin au gouvernement d’Aung San Suu, placée en détention. Les militaires qui ont pris le pouvoir avaient procédé à la suspension de 150.000 enseignants entrés en résistance, d’après plusieurs médias locaux. Ils étaient parmi les premiers à dénoncer la prise de pouvoir par les armes ainsi que ses conséquences en termes de pertes vies humaines.

Répressions sanglantes, arrestations et endoctrinements

Plusieurs semaines après le coup d’Etat, les ONG sur place dénombre plus de 500 morts et des milliers de victimes. Rien qu’en une journée à la fin mars, 110 civils auraient trouvé la mort, selon plusieurs sources. Le corps enseignant fait face à la dictature militaire qui tentent de les réduire au silence, dès les premières heures. Plusieurs de ses membres auraient été arrêtés. Ils continuent de manifester et de boycotter, aujourd’hui, la réouverture des salles de classes. Habillés en blanc et vert, ils sont soutenus par leurs élèves.
L’insécurité va grandissante. Les incertitudes quant à la poursuite de l’enseignement sont nombreuses. Les parents d’élèves craignent que leurs enfants soient endoctrinés, d’après un reportage réalisé par Le Télégramme. Il y aurait un refus d’inscription, au sein de la société. Les organisations citoyennes participent aussi à diffuser ce message, appelant les instituteurs à ne pas rouvrir les établissements.

Les États Unis et l’Union européenne ont condamné et infligé des sanctions contre les hauts cadres de l’armée birmane, courant mars, en réponse à sa conduite anti démocratique et les répressions sanglantes. Aujourd’hui, la junte au pouvoir continuerait de menacer tous ceux qui appellent à s’opposer à la continuité du système éducatif, lequel reste très craint.

Contribution d’Abdraman Abakar