

Après la promesse du Chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, le 31 décembre 2019, relative à l’intégration de 20.000 jeunes diplômés, les candidats se bousculent à l’Office National des Examens et Concours du Supérieur (ONECS) pour soumettre à l’authentification leurs diplômes.
La promesse du Chef de l’Etat de faire intégrer 20.000 jeunes diplômés à la fonction publique en 2020 et concrétisée par le décret N°0993/PR MFPTDS/2020 mettant en place une commission spéciale d’intégration ne laisse pas les chercheurs d’emploi indifférents. Surtout, les jeunes qui attendent avec impatience d’accéder à la Fonction publique. Pour ce faire, les jeunes affluent vers l’institution qu’est l’ONECS pour vérifier l’authenticité de leurs diplômes. Mais à l’ONECS, ils font face à de nombreuses difficultés pour le dépôt des diplômes. Au total 7 guichets sont ouverts par l’institution pour l’authentification des diplômes. Ce sont des longues files d’attente qui sont dressées devant les guichets. Il faut quitter la maison très tôt pour occuper une bonne place et espérer déposer le dossier pour une éventuelle authentification.
L’on voit dans la cour, des jeunes assis sous l’ombre des arbres, et hangars les yeux larmoyants et la tête prise entre les deux mains. Les yeux sont rougis par la colère. Tenaillés par la faim et la soif, ils ne cessent de se plaindre par rapport à certains agents qui ne font pas leur travail selon la règle de l’art. Selon ces diplômés, les agents de l’ONECS jouent sur les affinités familiales ou amicales mais aussi et surtout acceptent les espèces sonnantes et trébuchantes pour faciliter la tâche aux autres. « L’Etat doit assainir cette institution et renvoyer certains agents qui prônent le favoritisme. Je suis assis ici depuis 7 heures du matin espérant pouvoir accéder au service mais chose surprenante, un député parvient à passer son dossier à l’agent sans toutefois respecter la procédure légale. Difficile pour moi de me contenir vue le degré de ma colère. J’appelle à un changement de comportement et des mentalités, sinon c’est l’image du pays qui est remise en question », regrette Masngar Alain, jeune diplômé rencontré à l’ONECS. Alexis pour sa part pense que malgré le rang, certains récalcitrants parviennent à créer des brèches pour s’y infiltrer soit par leur influence politique soit par leurs moyens financiers. « Je suis venu là depuis la matinée et jusqu’à présent, je n’ai pas pu faire le dépôt pour l’authentification de mon diplôme de licence. Car, le rang n’avance pas et certains agents par méchanceté bloquent l’accès lorsqu’ils sont submergés par le nombre des dossiers à prendre en compte. Et aussi, il faut que l’intérêt national prenne les dessus sur les intérêts égoïstes, je veux parler ici des agents véreux qui admettent très rapidement une claque de doigt les dossiers accompagnés de billet de banque. C’est regrettable, un tel agissement est passible de prison », dit-il.
Le prix d’authentification des diplômes
Pour authentifier le baccalauréat, les usagers sont tenus de débourser une somme de 1.500 franc CFA pour ce qui est du baccalauréat et doivent se munir de l’original de ce diplôme, dont le certificat d’admission, les relevés de notes accompagnés de quittance de payement. Tandis que pour la licence, il faut payer une somme de 5.000 francs CFA pour les diplômes nationaux et 7.000 pour les diplômes internationaux. Ces titulaires de diplômes doivent se munir des originaux de leurs relevés de notes de la première en troisième année, un exemplaire du baccalauréat authentifié, l’original de la licence et deux photocopies.