Après le deuil national : la vie reprend timidement dans les coins chaudsAprès le deuil national : la vie reprend timidement dans les coins chauds

User icon Par Ibrahim Adam

Les 14 jours de deuil décrété par le Conseil militaire de transition en hommage au feu Maréchal Idriss Déby Itno, ont pris fin le 4 mai 2021. Après cette période de recueillement, les choses semblent reprendre nonchalamment dans les coins d’ambiance de la capitale.

Les N’Djaménois renouent avec l’ambiance après expiration de deux semaines de deuil national. Les boites de nuits, les bars dancings commencent par rouvrir petit à petit leur commerce. Les quartiers chauds de la capitale à savoir Kabalaye, Moursal, Paris-Congo, Chagoua, etc. commencent par être animés à travers des sonorités en provenance des débits de boissons. « Depuis deux semaines, on avait vécu dans la tranquillité. Nos enfants révisaient sans problème leurs leçons. Voilà que les choses ont repris. Nous allons vivre de nouveau le calvaire avec des tapages nocturnes », se lamente Oscar, père de famille qui vit à proximité d’un bar dancing au quartier Ardep-Djoumal. « Chaque jour que Dieu fait, on avait de la peine à dormir dans notre secteur. Les filles qui rentrent tard des débits de boisson sont souvent prises dans les mailles des bandits. Ce qui fait qu’on est souvent éveillé pour voler à leur secours au cas où on entend des cris. Ce temps de deuil national nous a permis un peu de retrouver le sommeil. Malheureusement, cela est arrivé à la fin. On va renouer avec l’insomnie en attendant que, la police joue pleinement son rôle », se console Kallé, un clandoman habitant le carré 19 de Moursal.

Manque d’engouement dans les bars et boites de nuit

Lorsqu’un moteur s’arrête de manière brusque, la relance est toujours difficile. C’est ce que la plupart des détenteurs des bars dancings et boites de nuit subissent comme conséquences du deuil national. La fréquentation a considérablement baissé. Ce qui est un manque à gagner pour les affaires. «  Lorsque les gens viennent nombreux, c’est avantageux pour nous les serveurs et Dj. Car, les clients nous comblent avec les « avoirs ». Ce qui nous permet d’assurer la ration des enfants dans la famille en attendant le salaire. Avec cette situation où on ne joue pas de la musique, les gens ne viennent pas. Ce qui fait à ce qu’on s’en sort difficilement », se plaint Junior, serveur dans un bar choc de la capitale. Selon lui, en plus de ce deuil national qui a ralenti les chiffres d’affaire, le carême constitue aussi l’une des raisons du manque d’afflux dans les débits de boissons. Une préoccupation partagée aussi Masta P, un disque joker (DJ) d’une grande boite au quartier Moursal. « Pendant la cessation des activités dues à la covid-19, j’avais beaucoup souffert. Car, étant un DJ de boite, je ne vis que de ça. Maintenant avec ces 14 jours de deuil, c’est difficile de donner les beignets aux enfants le matin. Mais comme c’est pour une cause juste, on a supporté pour que le deuil arrive à son terme », se réconforte-t-il