
Depuis quelques mois, les habitants de la ville d’Abéché, capitale de la province du Ouaddaï font les pieds et les mains pour trouver de l’eau, dit-on, « c’est la vie », comme on peut lire sur le slogan de la STE. Le liquide incolore est devenu rare au point où on se demande à quoi sert la Société Tchadienne d’Eau (STE) dans cette grande ville de l’Est du pays ?
Pour étancher sa soif et utiliser l’eau pour des travaux domestiques au quotidien à Abéché, il faut débourser chaque jour entre 1 500 F CFA et 2 000 F CFA alors que cette ville est composée majoritairement de couches vulnérables. Si en novembre 2020, la Société Tchadienne des Eaux (STE) a fait une mise au point pour récupération politique par des personnes mal intentionnées qui manipulent la population pour revendiquer la promesse en ce qui concerne la construction d’eau faite par le Maréchal du Tchad, aujourd’hui, la réalité reste telle que l’on se demande à quoi ont servi l’achat de trois groupes électrogènes flambant neufs de 350 KWA chacun sur le site de Bithea en plus de deux anciens groupes de 800 KWA chacun ? Si l’année passée, l’on a évoqué le problème de l’amortissement des pompes de la STE déjà existantes, l’origine de carence d’eau, ces pompes ont été remplacées par cinq pompes européennes neuves de nouvelles technologies. Il est donc inconcevable que la population qui ne demande que le minimum vital broie du noir alors qu’elle paie cette eau pour la consommer. Comme les arguments ne manquent jamais à la STE, pour ce énième problème d’eau, à la STE, l’on évoque la coupe de la subvention du gasoil par l’Etat. « Avec la subvention de l’Etat, les groupes tournaient 24h/24 afin d’alimenter tous les quartiers en eau. Mais l’Etat a mis fin à cette subvention et nous ne disposons pas assez de moyens pour alimenter nos générateurs en carburant. Mais le problème sera résolu sous peu », tente de justifier un cadre de la STE. Le hic est que la société évoque un problème de moyens financiers alors que du coursier aux directeurs, ce sont des pactoles de salaire qui passent par les banques. « Ici à Abéché, les employés de STE nous narguent qu’ils ont des gros salaires donc capables de s’acheter de l’eau pour boire au moment ils sont recrutés grâce à nos branchements », s’emporte un habitant de la ville. « Je vous rassure que nos services de recouvrement sont à pieds d’œuvre afin de recouvrer les arriérés de consommation d’eau de certains particuliers et entreprises pour résoudre ce problème qui préoccupe notre société et tout le personnel », indique notre interlocuteur à la Société Tchadienne des Eaux. Entretemps, seuls, ceux qui disposent des moyens adéquats peuvent étancher leur soif. Les plus démunis, quant à eux, broient du noir pour avoir ce liquide, appelé par abus de langage à Abéché, « source de la vie ». Puisqu’il en n’existe pas !