
Le 11 juin 2021, le Groupe de Réflexion et d’Appui à la Réconciliation et à la Paix au Tchad (GRAPAT), a organisé une marche suivie d’un grand meeting pour la paix mais également pour apporter son soutien au Conseil militaire de transition. Certain accusent les membres de GRAPAT de chercher à se faire plutôt remarquer par les autorités de transition que de parler de la paix. Son vice-président, Abderaman Djasnabaille, explique le bien fondé de cette marche.
Une marche pour soutenir le CMT a-t-il son sens ?
D’abord, il faut que je vous rappelle que la marche a été organisée pour le renforcement de la paix, de la cohésion sociale et cohabitation pacifique bien que le soutien au Conseil Militaire de Transition (CMT) est une évidence. Soutien parce qu’il faut retenir que le CMT a permis de stabiliser la situation du Tchad après le décès tragique du Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, et face à une rébellion qui était juste à la porte de N’Djaména la capitale. La promptitude du CMT a non seulement de stopper l’avancée des rebelles mais aussi et surtout de les mettre hors d’état de nuire. C’est ainsi qu’aujourd’hui, vous médias, les jeunes étudiants, opérateurs économiques, fonctionnaires, etc. d’exercer librement vos activités. Partant de là, nous voulons que la paix soit durable car sans elle, on peut envisager faire quelque chose. Aussi, c’est grâce à la paix que les uns et les autres pourront dialoguer dans débat purement démocratique. Après le dialogue, il faut qu’il y ait cette paix afin que tout le monde soit dans la sérénité. Et il n’y a pas seulement que la marche mais il y a eu un grand meeting qui a drainé beaucoup de monde. Vous avez vu qu’il y a plus de 2.000 personnes de toutes les différentes couches et de différents horizons qui ont pris part à cette manifestation. Les veuves, les jeunes, les handicapés ont pris la parole lors de ce meeting pour demander la paix. Bref, tout le monde qui a parlé de la paix. Cependant, il faut retenir que cette manifestation ne va pas s’arrêter qu’ici à N’Djaména mais elle sera organisée dans toutes les provinces du Tchad. Il nous faut cette paix pour permettre à tout le monde à dialoguer afin de trouver des solutions à nos problèmes. Vous voyez que tantôt, il y a des grèves, des marches pacifiques, des manifestations sporadiques. Et donc grâce à la paix, nous nous asseyons pour résoudre tous ces problèmes et d’autres qui seront exposés. S’il y a l’injustice, il n’y a pas de paix et pour combattre l’injustice, il faut la paix qui est processus et un comportement. C’est cela le sens de notre combat.
Pour beaucoup d’observateurs, les marches de soutien au CMT dont la vôtre est une manière de non seulement vous faire remarquer par les autorités de transition mais aussi un placement. Que dites-vous ?
Le président de GRAPAT, c’est Dr Djaïbé qui a sa clinique et que tout le monde connaît. Il y a Dr Abdel-Rhamane Haggar qui est le président-fondateur de l’Université privée HEC – Tchad, y a aussi Abakar Borgo qui a sa télévision privée, moi-même, Conseiller spécial du Premier ministre de transition. D’autres parmi nous gèrent leurs entreprises et ont des organisations non gouvernementales, qui sont dans des affaires. Donc il n’y a personne qui voulait se placer quelque part. Nous avons plutôt appelés les gens pour parler de la paix qui est dans l’intérêt du Tchad et du peuple tchadien. Et d’ailleurs, c’est un regroupement qui n’est pas sous la houlette d’un parti politique. Donc nous avons parlés que de la paix mais aussi de la justice car si aujourd’hui, les diplômés sans emploi sont dans les rues, c’est parce qu’ils veulent la justice aussi. Et c’est tout cela que nous voulons trouver une solution définitive et durable. Mais on n’intègre pas parce qu’il faut intégrer mais il faut que le processus soit enclenché donc cela se fera dans le temps car la vérification des diplômes sera aussi à l’ordre du jour.
La transition seule ne pourra tout régler voilà pourquoi tout le monde est appelé à apporter sa contribution afin de permettre qu’elle prenne en compte beaucoup d’aspects qui marquent et qui marqueront la vie des Tchadiens.
Vous, vous soutenez. D’autres sont dans la rue pour demander le départ du Conseil Militaire qu’ils accusent de s’emparer du pouvoir ? Est-ce que cela ne constitue pas un handicap ?
Vous en retard ! Je vous confirme et j’affirme que personnellement, j’ai dialogué avec les autres. Ceux qui étaient dans la rue comme les « Wakit-Tamma » et les autres partis politiques là, j’ai dialogué avec eux. C’est vrai qu’au départ, ils ont dit non, qu’ils ne veulent pas du CMT, qu’il faut démissionner et tout. Mais avec le temps, ils ont compris et le CMT est une réalité. Personne aujourd’hui ne demande la démission du CMT. Même les plus extrémistes sont d’accord pour travailler avec le CMT. Nous allons dialoguer pour préparer la conférence, pour résoudre un certain nombre de problème prioritaire. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît l’existence du CMT car c’est grâce au dialogue qu’on peut trouver la solution à nos problèmes. Il faut qu’il y ait quelqu’un pour signer des actes permettant l’organisation de la conférence souveraine, de comment loger la diaspora, qui permettront d’assurer la sécurité des politico-militaires. Puisque le CMT est reconnu par la communauté internationale, tout va devenir réaliste pour organiser la conférence et consolider la paix. Après cela, que le meilleur gagne à l’issue des élections libres, transparentes et démocratiques.
Propos recueillis par Sabre Na-ideyam