1 220 incidents de protection en un an au Lac1 220 incidents de protection en un an au Lac

User icon Par Ibrahim Adam

Selon le HCR, de mars 2019 à mars 2020, 1220 incidents de protection ont été rapportés dans le cadre des activités de suivi des violations de droits de l’homme dans la province du Lac.

Pour les responsables de l’organisation humanitaire, le HCR, les enlèvements (236) représentent 19% de ces incidents de protection rapportés. Les Groupes armés non étatique (GANE) seraient à 97% les auteurs présumés de ce type d’incidents. 94% des victimes sont les personnes déplacées internes (PDI) dont 83% ont l’âge compris entre 18 et 59 ans. Les jeunes filles et les femmes représentent 42% tandis que les garçons et les hommes 58% de ces victimes.

Les sous-préfectures de KAIGA-KINDJIRIA et de NGOUBOUA, respectivement dans les départements de LIWA et de KAYA ont enregistré 208 enlèvements, soit 88% des 236 cas rapportés pour la période sous revue, indique le document. 25% de ces incidents ont été enregistrés sur des sites de PDI et 75% dans des villages d’accueil, situés aux abords des bras du Lac et de la frontière avec le Nigeria et le Niger où les populations se rendent pour la vente du bétail, des produits agricoles et halieutiques. Dans ces zones où les GANE sont très actifs, les enlèvements surviendraient soit pour récupérer des proches, soit pour l’enrôlement forcé ou volontaire des jeunes garçons et hommes désœuvrés (58%) pour prendre part aux combats ou porter des armes et de munitions pendant les incursions. Les femmes et jeunes filles (42%) seraient enlevées pour servir d’épouses aux combattants.

Les éleveurs, les agriculteurs et les commerçants constitueraient une des cibles privilégiées des GANE pour le paiement de rançon qui varierait entre 600.000 et 800.000 Nairas, indiquent les responsables du HCR. A ces éléments d’analyse, s’ajoute une incursion rapportée par des sources sécuritaires, qui serait survenue dans le village Boukor Kollya, dans la sous-préfecture de DABOUA le 30 mars 2020, au cours de laquelle 7 personnes auraient trouvé la mort, 11 personnes enlevées et 15 enfants portés disparus. Selon des sources concordantes, les GANE en manque de « mains-d’œuvre », envisageraient de recourir au recrutement forcé des civils dans le bassin du Lac Tchad.